mardi 22 juillet 2008

Hervé le Boulet

Hervé donc, est un boulet.

Évidemment, je l'ai rencontré sur un site de rencontres (enfin je dis évidemment, mais méfiance : le boulet peut se nicher n'importe où [tiens, dans le temps jadis, j'en ai rencontré un au resto U...]!).
C'est lui qui m'a contactée en premier par mail.
Étant donné que les mails dont l'auteur sait écrire et aligner trois phrases sont trèèèèès rares (je reviens bientôt avec de nouvelles accroches du jour !), j'ai été plutôt agréablement surprise et (après avoir vérifié qu'il n'avait pas genre 45ans et 3 mômes) j'ai répondu. Au bout d'un mois d'agréables échanges par mail à un rythme assez peu soutenu (la graine du boulet n'avait visiblement pas encore germé !), j'ai fini par proposer une rencontre.
Notons ici que notre boulet a patiemment attendu que je prenne cette initiative, non sans m'avoir assuré à moult reprises qu'il n'attendait rien de particulier de cette rencontre, qu'il n'allait ni "me manger" ni me demander en mariage et qu'il avait besoin de vraiment connaître les gens avant d'envisager quoi que ce soit. J'ai bien trouvé étrange qu'il insiste à ce point et j'ai d'ailleurs pensé "oula, ben lui, il a dû rencontrer de sacré boulets..." mais que voulez-vous si j'avais de l'intuition, ça se saurait...

Pour la 1ere rencontre j'avais choisi un bar tranquille dans lequel je ne vais pas trop souvent (erreur de débutant : proposer un bar duquel on est habitué : le meilleur moyen de retomber ensuite sur des gens qu'on a pas particulièrement envie de revoir...), rendez-vous en début de soirée, après le boulot, en semaine.
[Sauf que j'ai quand même trouvé le moyen de commettre l'erreur fatale de lui filer mon numéro... J'ai été retenue au bureau et devais arriver avec une 20aine de minutes de retard, et comme je suis trop polie, j'ai envoyé un sms pour le prévenir... sans masquer mon numéro. Quelle quiche !]
Bref, la soirée se passe bien, nous discutons pendant environ 2h et je passe un moment sympa, bien qu'il soit assez évident qu'il ne se passera rien avec ce cher Hervé. Il est beaucoup trop bavard, trop égocentré, n'a aucune classe et surtout est vraiment trop petit (houuu c'est pas bien de mentir sur sa taille !!! - 1h80 ça ne m'arrive pas au niveau du nez, si-si je t'assure !). Mais comme je ne me fie généralement pas trop à ma première impression, j'ai tout de même accepté qu'on se revoie. [Un jour je me fierai à ce qui me sert d'intuition.. un jour j'apprendrai de mes erreurs !]

Le 2e rendez-vous a eu lieu 15j plus tard. J'ai fait traîner exprès, en espérant montrer que j'étais pas plus impatiente que ça. C'est donc encore moi qui ai choisi la date, le lieu et l'heure. Un resto cette fois.
Cette 2e soirée fut atroce.
Finalement, passées les banalités de la 1ere rencontre, on n'avait visiblement rien à se dire. Enfin, rien d'intéressant, parce que lui se faisait de toute évidence une joie de me raconter ses expériences de scout et ses voyages scolaires... [et euh... si à 35ans les meilleurs souvenirs qu'on a à raconter datent du collège, moi je dis que c'est légèrement inquiétant...].

Au bout de 20mn, j'échafaude des plans d'évasion pendant que lui parle de la prochaine visite de sa mère, tiens justement on s'entendrait 'achement bien toutes les deux... 1h plus tard, il m'avait proposé pour les jours à venir de : passer chez lui admirer sa tapisserie (mouahaha t'as pas plus pourri comme raison pour m'attirer chez toi ??), aller au théâtre, à l'opéra, au ciné, se promener en forêt, faire une balade en vélo, visiter les châteaux de la région, pic-niquer et aller au parc d'attraction du coin (et je crois que j'en oublie...) ce à quoi j'ai scrupuleusement répondu non-non-non et euh... ben non ! (pas le temps, j'aime pas le théâtre, l'opéra c'est ringard, j'ai vu tous les films à l'affiche, j'aime pas la nature, mon vélo est fichu, je connais les châteaux par cœur, je déteste manger par terre et je vomis dans les grands 8 - nan sérieux après ça vous auriez toujours envie de me voir ??).
Après avoir englouti le dessert en 4e vitesse, j'ai prétexté une grosse fatigue pour abréger (21h30, ouhhh il est temps d'aller se coucher, c'est que je dors à 22h30 moi !) et j'ai fait un détour pour ne pas rentrer par le même petit bout de chemin que lui.
Pendant tout le repas, j'ai été sèche et l'ai rembarré assez froidement tellement j'en pouvais plus de ses lieux communs et de ses affirmations débiles (nan sérieux, le gars, inscrit sur un site de rencontre, qui te sort que "tu sais, les nanas célibataires de la trentaine, c'est qu'elle le veulent bien au fond. Ou bien elles ont des tares. Mais comme ce n'est pas ton cas, je sais que ton prince n'est pas loin" - AHHHHHHH !!!!-)

Honnêtement, je pensais avoir été assez sèche et invivable pour qu'il n'ait mm pas envie de me revoir, sans non plus avoir à lui expliquer ce qui ne me plaisait pas chez lui (euh... tout ?).
Sauf que.

Sauf que Boulettor était en marche. 2h plus tard, je reçevais un message vantant mes mérites : ma sincérité, ma pureté, ma beauté. Sans déconner ! Je l'ai contredit toute la soirée. Démoli ses arguments. Clairement dénigré pas mal de ses opinions (qui étaient d'ailleurs très dénigrables !!)...
Mais je suis pure... et sincère...
MISERE !!

Évidemment, je ne réponds pas à ce tas de guimauve totalement malvenu. Et je pense qu'un silence après un message de déclaration c'est assez clair (une déclaration par SMS, au passage c'est juste pitoyable !!!). Mais visiblement non puisqu'il m'en renvoie 2 autres du même genre. N'ayant pas répondu au premier, je me vois mal répondre au 3e... je continue donc mon silence. Lui ne se démonte pas et m'envoie quelques invitations, que je décline, certes assez évasivement.

Ca va durer environ 2 mois après notre dernière rencontre. 2 mois pendant lesquels je reçois environ 1 message par jour, qui se transforment petit à petit en supplications ("Pourquoi ce silence ?" ---euhhh voyons... à ton avis pourquoi ??---). A ce stade j'ai envie de le tuer.
J'ai ensuite droit aux mails via le site, et aux mails sur ma boite perso (ma "fausse" boite mail créée pour l'occasion of course).

J'ai fini par répondre à un mail dans lequel il sous-entendait qu'en gros j'étais en pleine dépression, mais que bon spa grave il serait là pour m'épauler. C'est quand j'ai fini par lui lâcher que la 2e soirée avait été l'une des pires de ma vie qu'il a fini par arrêter de m'écrire et de m'envoyer des messages.
Boulettor powaaaaa !!!!!

Moralité : ne JAMAIS hésiter à frapper un homme à terre. Mesure préventive.
[Et faire gaffe (très) aux infos qu'on donne aux gens qui viennent de Tinternet (ou du resto U...)]

2 commentaires:

Fyfe a dit…

Haaaan mais ça fait flipper dis donc!!
Sur certains points ça me fait pas mal penser à mon expérience perso du boulet (et notamment cette étrange manière de ne pas voir l'évidence, à savoir qu'on préfèrerait sauter par la fenêtre du 3ème étage plutôt que refaire une soirée en tête à tête)...
Le mien il m'avait même convoquée pour me faire culpabiliser parce que j'étais la seule fille qui l'ai fait pleurer (après lui avoir dit 18 fois et sur tous les tons que non, il ne m'intéressait pas du tout du tout).... Bref, ça va bien avec la personnalité égocentrée.

En revanche le tien, il a l'option poète, et ça, ça me scotche... C'est quoi ces mecs qui débitent de la phrase sentimentalo-poétique inspirée du 3635 po-M (3.65 euros par SMS) ??? Ca me sidère... Ca a déjà permis d'emballer une nana, ça ?? Sur quelle planète ??

cerolinet--blog[at]yahoo.fr a dit…

Je crois que tous les boulets se ressemblent en fait. Et qu'ils jouent beaucoup sur la culpabilité aussi. Un vrai profil-type qui doit faire le bonheur des étudiants en psy ;o)

Oué moi aussi ça me sidère, ces SMS de déclaration pseudo-romantique (j'ai gardé le msg pendant un moment, pour faire rire mes amies, dommage je l'ai viré, mais franchement c'était de haute volée !).
Surtout que dire à qqn qu'il/elle te plait par sms, c'est encore un moyen de le/la forcer à prendre l'initiative (réelle) de ce qui va suivre. Pathétique. Bouletique.