jeudi 12 juin 2008

L'attaque du yaourt volant

Ce midi, il faisait tout beau : ciel bleu, pas trop chaud, paaaarfait pour un déjeuner dans le parc. J'enfourche donc mon fidèle destrier roulant, pourvu depuis peu d'un petit panier à l'avant (son petit cadeau de rentrée) et file vers le parc situé à 5mn du bureau.
Là, bonheur et ravissement, je transvase tranquillement le contenu de mes tuperwares vers mon estomac et enchaîne avec un peu de lecture en tentant de déblafardiser mes mollets. Une petite heure plus tard, détendue et de bonne humeur, j'empile vite fait mes boîtes dans le panier ainsi que les 2 yaourts que j'avais pas mangés, et reprends le chemin du boulot.

Or sur le chemin du retour, à un endroit la piste cyclable passe de la route au trottoir et le "bateau" n'est pas très bien fait. J'y passe tous les jours et mon vélo et moi connaissons bien la petite secousse que ça provoque.
Mais aujourd'hui, par un savant enchaînement de paramètres variés et sans doute très complexes, les yaourts ont été pris d'une envie de liberté et ont tenté le grand saut...

Attention, grand art !
Notons au passage à quel point un cerveau lambda (disons, le mien) peut se révéler hyper réactif, sans toutefois se montrer d'une quelconque utilité...

Je franchissais donc cette limite route/trottoir lorsqu'au moment où je lève mon popotin de la selle (d'un geste plein de grâce et de fluidité), je vois les deux yaourts s'envoler au-dessus du panier. "Misère, me dis-je mais où vont-ils les salopiots (moi qui vous traitais si bien !) ??" Réaction au quart de tour : je freine, sauf qu'un vélo, pas plus qu'une voiture d'ailleurs, ça ne pile pas, aussi je continue d'avancer un peu pendant que les yaourts se dirigent vers moi ("ahhh on m'attaque", s'inquiète monsieur mon cerveau, au lieu de tendre le bras) tout en se détachant l'un de l'autre. Je tends enfin un bras désespéré pour les récupérer, tout en mettant un pied à terre pour m'arrêter plus vite. Les yaourts continuent leur grâcieuse envolée et pendant que j'en attrape un au vol, l'autre à présent totalement autonome poursuit sa route pour s'écraser au sol et exploser à genre 2cm de mon pied en tong. "Ouf, même pas mal" eus-je le temps de penser avant qu'il ne rebondisse et finisse mollement sa course sur le pied en question, non sans avoir tourbillonné et répandu son contenu immaculé a) partout sur la chaussée b) sur le cabas de la dame qui passait innocemment par là c) sur mon pied d) sur mon pantalon.
Réaction de monsieur mon cerveau ? Production massive d'onomatopées mentales signifiant toutes "eh merde". Réaction du cerveau de la brave dame enyaourtée ? Production massive de remontrances sonores du type "non mais ça va pas bien vous ??" qui auraient été plus adaptées si je lui avais moi-même balancé un yaourt à la figure (ce qu'à ce moment précis j'ai bien envie de faire avec le 2e qui a miraculeusement atterri entre mes mains -enfin entre ma main : l'autre freinait-).

Et c'est sous les applaudissement des ouvriers déjeunant à la terrasse voisine que j'ai entrepris d'esponger mon pied et ma jolie chaussure, d'essuyer mon pantalon, de donner une serviette propre à la vilaine brave dame pour son cabas et de ramasser le pot désormais vide et gisant sur le trottoir (ça t'apprendra, sale traître !).

Avec ce qu'il me reste de dignité (peu ; très peu), je remonte en selle et parcours les 20m qui me séparent du bureau. Ce n'est que vers 15h que je me rends compte, en passant devant une porte vitrée, que l'attaque a sévi jusqu'à l'extrême nord de ma personne et que j'ai le visage strié de petites marbrures séchées... charmant...

Qui a dit que les produits laitiers étaient nos amis ???

8 commentaires:

Fyfe a dit…

Huhuhuhuhu :D

Est ce que ça te donnait un look style "Albator-en-balafre-blanche" ?
Ou plutôt "j'ai-des-vergetures-au-visage" ?
Ou alors "j'ai-mal-nettoyé-mon-masque-à-la -crème-fraîche" ?

Nan je me moque pas, tu me connais je suis toutafé capable de faire pareil ^^

Anonyme a dit…

mdr comme diraient nos amis les ados tecktonikeurs......
Bridget sort de ce corps!

cerolinet--blog[at]yahoo.fr a dit…

Fyfe,
Ben euh je dirais un p'ti un mélange de "j'ai-des-vergetures-au-visage" et de "mon-tube-de-crème-solaire-m'a-explosé-à-la-figure"...
Je crois que j'ai dépassé le coup de la salade entre les dents, là, nan ? ;o)

Mady,
Hein, Bridget ? Ben si encore y avait un Hugh dans les parages ça rendrait les choses plus intéressantes...

Anonyme a dit…

A mort les yaourt !
Je serais moi aussi capable de faire pareil. Mais tu as limite la casse, les deux yaourt auraient fait beaucoup plus de dégâts qu'un seul !

Anonyme a dit…

Ah, j'adore! (euh, je suis désolée pour toi aussi, mais je ris quand même, oups, désolée:))) (en fait, la morale de l'histoire c'est 1. il ne faut pas faire de vélo 2. il faut toujours finir son repas :D)

cerolinet--blog[at]yahoo.fr a dit…

Zofia,
Woui j'ai limité la casse, l'autre j'ai pu le manger au gouter surtout ;o)

Fashion,
Ben euh sta dire que si je fais plus de vélo je suis limite obligée de manger sur le bord de la route entre midi et deux ("je m'appelle Rémi... et je suis sans famille..."): Pas tellement de temps de faire l'aller-retour au parc à pieds ET de bouquiner un peu après manger.
La vie est trop inzuste !
(mais mon père serait tutafé d'accord avec la moralité n°2)

Anonyme a dit…

Un grand moment de solitude...

cerolinet--blog[at]yahoo.fr a dit…

Denis,
Oui tu l'as dit ! Ya des moments comme ça où tu aimerais fichtrement bien avoir la fameuse cape d'invisibilité d'Harry Potter ! Ceci dit je commence à avoir l'habitude de la nature non-fatale du ridicule...