lundi 5 mai 2008

Un bus, ça transporte... parfois

Ce matin, comme tous les lundis matins, pour ne pas dire tout simplement comme tous les matins, je suis partie à la bourre. Comme quoi décidément 45mn à jouer les rouleaux de printemps au fond de son lit n'est pas compatible avec prendre son temps dans la salle de bain, avaler un petit dej' ET arriver à l'heure au boulot. La vie est mal faite et c'est vraiment trop injuste (pardon, inzuste!).
Ce matin pourtant, alors que tout avait plutôt mal commencé, s'est avéré plutôt plein de rebondissement. Voyez plutôt.

Bref retour en arrière et aux 45mn de nem sur matelas. D'ordinaire, quand je cède à l'appel sournois du douillet de ma couette et du moelleux de mon oreiller, je passe à la vitesse supersonique pour la suite, histoire de limiter les dégâts. Mais ce matin pas moyen. La flemme a la tentacule puissante et elle avait jeté son dévolu sur moi.
J'ai donc pris le temps de choisir ma tenue avec soin et d'évaluer consciencieusement le potentiel de groscul-ification de mon pantalon [sait-on jamais, des fois que je me sois changée en culbutto pendant la nuit]. Mais je n'ai pas zappé pour autant l'étape du ravalement de façade dans la salle de bain, ni le petit dej' avec ronron de chacha en option.

Après tout ça j'étais certes passablement en retard (voire carrément grave à la bourre) mais j'étais coiffée, bien maquillée et vêtue d'un petit décolleté qui va bien, de mes ballerines d'été et de la veste qui fait joli, et même de plutôt bonne humeur pour un lundi matin.
En arrivant à l'arrêt de bus, je constate que j'ai assez miraculeusement réussi à limiter les dégâts puisque je n'ai loupé que trois bus et que vu l'heure le suivant doit se trouver juste au coin de la rue. Evidemment, ça ne pouvait pas durer : il est mathématiquement impossible que j'arrive presque à l'heure au boulot ET de bon poil.

Effectivement, 5mn plus tard, toujours pas de signe du bus du coin de la rue.
Après 10mn, je commence à avoir froid aux pieds et il doit y avoir un sacré amoncellement de bus derrière ce fichu coin de rue.
Un quart d'heure d'attente et mon vague sourire a totalement disparu. Il y a normalement un bus toutes les 5mn et vu que mon trajet dure environ 1/4 d'heure, je devrais déjà être arrivée ! Au lieu de quoi je suis en train de perdre définitivement l'usage de mes pieds (fait froid le matin, j'aimerais bien vous y voir à piétiner sur place en ballerines d'été par 5°) pendant que tous les bus de la terre sont en train de se monter dessus derrière le coin de la rue !
Au bout de 20mn je suis à deux doigts (de pieds) d'appeler le boulot et dire que j'ai dû être amputée d'un doigt de pieds et que je peux pas venir travailler. Je fulmine tellement que je suis prête à mordre le premier gars en uniforme bleu et kaki qui me passera sous le nez, quand soudain (alléluia !) le coin de la rue libère les otages et m'envoie 3 bus à la queuleuleu. Bondés, évidemment.

Je me rue dans le premier, prête à arracher les yeux du chauffeur avec mes dents, mais je me contente de lui demander dans quel fuseau horaire exactement se situe son bus. Il n'a pas l'air de saisir l'allusion mais mon ton doit en dire assez long puisqu'il m'envoie d'un signe de tête vers l'arrière du bus en bougonnant "Ya une enquête d'opinion, allez râler là-bas".

Incroyable ! Une enquête d'opinion pile LE jour où je suis remontée à bloc ! Je jubile. Y va m'entendre çuilà, il tombe mal, il va se souvenir de sa journée ! Je fonce donc droit vers le fond du bus encombré, repère l'enquêteur (bleu et kaki, à l'assauuuuuut !!), tap-tap sur son épaule l'écume encore aux lèvres et là...
...le jeune homme le plus charmant de l'univers se retourne et me colle ses yeux verts en plein dans la figure. Le teint mat, cheveux noir de jais juste ce qu'il fait d'ébouriffés et avec un sourire ravageur il me répond "oui mademoiselle ?"
*rougis* *bafouille*
Penser à ravaler sa bave (de rage ! vous aviez oublié ? Ah vous aussi !) et prendre sa plus jolie voix de mademoiselle pour dire "excusez-moi, je voulais juste savoir ce qu'il s'était passé, ça fait 20mn que je vous attends" (...) "euh... le bus je veux dire".

Il s'est avéré qu'il ne s'était rien passé de plus qu'un banal embouteillage, et j'ai passé les 20mn suivantes à discuter avec le bel enquêteur. Je suis sortie du bus à mon arrêt sans rien oser demander ou suggérer de plus (quelle gourde !) mais toute ma rage s'est envolée et n'a pas reparu de la journée.


[Je suis sûre que la compagnie de bus a un stock de beaux spécimens qu'elle déguise en enquêteurs et propulse dans les bus trop en retard... bande de fourbes !]

12 commentaires:

Anonyme a dit…

hum, et euh... comment dire...c 'est dans quel bus qu'on peut croiser des beaux jeunes hommes?

cerolinet--blog[at]yahoo.fr a dit…

Clo,
Potentiellement dans n'importe quel bus : ils font des campagnes d'enquête deux fois par an (va falloir attendre l'automne je crois...). Mais j'imagine que le reste du temps il y a d'autres enquêtes ailleurs ; reste à trouver où ;o)

Anonyme a dit…

Je n'ai pas de grands discours à sortir pour faire un commentaire digne de ce nom mais je voulais dire que :

- c'est pas la première fois que je viens ici et je trouve ton blog très très sympa.

- moi aussi je voudrais bien rencontrer un bogosse le lundi matin quoi. Je trouve que la morale de l'histoire est totalement scandaleuse : en gros, on ne rencontre les beaux bruns qu'en faisant fi des zhoraires? Huuum. Je vais méditer là dessus.

cerolinet--blog[at]yahoo.fr a dit…

Petiteconne,
Bienvenue par ici (je sais c'est pas la 1ere fois que tu viens, mais c'est la 1ere que je te vois. Donc bonjour, et bienvenue -et merci!-).

Je suis assez d'accord avec toi, il est totalement scandaleux que les mâles dignes de ce nom ne prennent pas le bus aux aurores plus souvent. Ca me ferait au moins une motivation valable pour arriver à l'heure au bureau (encore que...)

Anonyme a dit…

Statistiquement si tu prends le bus tous les jours, tu devrais le recroiser...

Anonyme a dit…

Y a jamais d'enquête vers chez moi, pourtant j'en ai des choses à dire...
Et y a encore moins d'inspecteurs mignons :(

Petiteconne : toi ici :)

cerolinet--blog[at]yahoo.fr a dit…

Clochette,
C'est à dire que ça fait plus de 15ans que je prends les transports en commun tous les jours (oui, j'ai commencé très jeune) et je crois bien que c'est la seule fois où j'y ai fait une rencontre intéressante... Mais tu as raison, sait-on jamais ;o)

Zofia,
Jamais d'enquêteurs chez moi non plus, c'est bien la première fois que ça m'arrive ! J'ai bien répondu à des questionnaires dans le train, mais y avait jamais de vraie personne en face pour poser les questions. Quand je dis que la vie est mal faite !

Anonyme a dit…

Non parce que les beaux jeunes hommes sont à double tranchant si j'ose dire : s'il est trop charmant tu risques de ne pas avoir envie de descendre à ton arrêt habituel, d'aller jusqu'au terminus et d'être, cette fois, encore plus en retard!!! arrrrghhh monde cruel.

Zofia ==> Ouiiiii ma poulette, j'ai suivi ce lien, parmi la centaine au moins qui trainent sur ton blog et j'ai bien aimé.
Donc voilà, c'est grâce à toi si je suis là!

(en fait je te suis partouuuuuut mouahahah)

tirui a dit…

ah la la c'est vrai qu'ils sont fourbes (il n'y a pas le même modèle de sexe féminin ?), mais tu n'aurais pas du ravaler ta rage, tu aurais du tempêter jusqu'à ce que confus il te propose ses excuses et un café en compensation de ton attente insupportable ;-)

cerolinet--blog[at]yahoo.fr a dit…

Petiteconne,
Oui c'est vrai que c'est piégeux... Mieux vaut qu'ils soient dans le bus du retour tant qu'à faire !

Tirui,
Héhé, je suis sûre que le modèle féminin existe aussi ! Quant à ma rage, j'ai pas fait exprès moi, ça m'est parti tout seul ! [des fourbes j'te dis!]

Fyfe a dit…

Haha, j'imagine d'ici les tests de recrutement : "Ayéééééé je suis très fachéééééée ! Faites entrer le candidaaaaat !
Ah oui oui oui, je confirme, je ne suis plus fachée du tout du tout, vous êtes engagé !"
;)

cerolinet--blog[at]yahoo.fr a dit…

Fyfe,
Huhuhu Mais j'ai raté ma vocation moi !!